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Une dent de mammouth dévoile des secrets de la vie à l’époque glaciaire dans le nord-est du Canada

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ d’un fossile dĂ©couvert au XIXe siècle rĂ©vèle que les mammouths laineux ont dĂ©jĂ  vĂ©cu beaucoup plus Ă  l’est qu’on ne le croyait
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 5 November 2025

Une dent de mammouth très abîmée découverte il y a près de 150 ans sur une île du Nunavut donne de nouvelles informations sur les lieux de vie des géants de la période glaciaire et sur les conditions dans lesquelles ils ont vécu et sont morts.

menĂ©e par l’UniversitĂ© 51łÔąĎÍřa conduit Ă  la reclassification du spĂ©cimen, dĂ©couvert en 1878. Initialement considĂ©rĂ©e comme provenant d’un mammouth colombien, la dent aurait plutĂ´t appartenu Ă  un mammouth laineux (Mammuthus primigenius) plus ancien et adaptĂ© au froid. Aucun autre fossile de mammouth laineux n’a Ă©tĂ© dĂ©couvert aussi loin au nord-est en AmĂ©rique du Nord. La dent, mise au jour sur Long Island, au Nunavut, près de la jonction de la baie d’Hudson et de la baie James, a Ă©tĂ© dĂ©crite pour la première fois en 1898 par Robert Bell, directeur de la Commission gĂ©ologique du Canada.

Une nouvelle carte des mammouths

La nouvelle analyse indique que les mammouths laineux ont déjà vécu beaucoup plus à l’est qu’on ne le pensait.

« On constate qu’il y a encore des choses à découvrir partout dans l’est du Canada », affirme Louis-Philippe Bateman, auteur principal de l’étude et étudiant à la maîtrise au Département de biologie, qui a travaillé avec le professeur Hans Larsson sur cette recherche. « Maintenant que nous savons que des mammouths laineux ont probablement vécu ici, il est très tentant de partir à la recherche d’autres spécimens. Nous pourrions les trouver n’importe où. »

Les tests d’isotopes stables ont également révélé que les derniers jours de l’animal ont peut-être été difficiles. Le taux d’azote plus élevé que prévu pourrait indiquer une malnutrition.

« Nous avons interprété cela comme un signe de stress nutritionnel; le mammouth a dû cataboliser ses propres tissus pour survivre », explique le chercheur.

« Chirurgie dentaire à haut risque sur des restes fossiles précieux »

L’équipe de recherche a réexaminé la morphologie du spécimen, l’a daté et a analysé ses isotopes pour déduire le régime alimentaire de l’animal et le climat dans lequel il vivait.

« C’est le tout premier projet sur lequel j’ai travaillé en tant qu’étudiant au premier cycle, se souvient l’auteur principal. Au lieu d’aller à l’école, j’ai pris le bus pour aller visiter les collections du Musée canadien de la nature à Gatineau, où j’ai pris des centaines de photos de cette dent et d’autres dents de mammouth. »

L’équipe a ensuite prélevé des échantillons du fossile pour réaliser une analyse isotopique, procédure délicate que Bateman a comparée à « une chirurgie dentaire à haut risque sur des restes fossiles précieux ».

Les analyses ont montré que le mammouth s’est nourri de végétation typique de l’époque glaciaire, d’herbes et d’autres plantes, et qu’il a probablement vécu pendant une période interglaciaire, il y a entre 130 000 et 100 000 ans, lorsque la région était libre de glace et aussi chaude qu’aujourd’hui.

Cette découverte souligne la valeur durable des collections muséales.

« Un spĂ©cimen conservĂ© pendant près de 150 ans recèle encore des secrets, se rĂ©jouit le chercheur. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ des fossiles pourrait nous aider Ă  comprendre comment les organismes Ă©voluent et rĂ©agissent aux changements climatiques. »

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L’article « , par Louis-Philippe Bateman et Hans Larsson, a été publié dans la revue Canadian Journal of Earth Sciences .

Cette recherche a été financée par le FRQNT et le CRSNG.

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