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La formation en neurochirurgie a tout à gagner de l’association entre enseignement professoral et intelligence artificielle

ʳܲé: 6 August 2025

Les implications d’une étude dépassent le contexte de l’enseignement médical, et laissent penser que d’autres disciplines pourraient tirer profit d’une formation améliorée par l’IA

L’intelligence artificielle (IA) est en passe de devenir un nouvel outil puissant dans le domaine de la formation et de l’éducation, entre autres, en neurochirurgie. Toutefois, une récente étude conduit à penser que le tutorat par l’IA donne de meilleurs résultats lorsqu’on l’associe à un enseignement dispensé par des instructeurs.

Au Centre de simulation neurochirurgicale et d’apprentissage de l’intelligence artificielle (IA), du Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal) à l’Université McGill, les chercheurs examinent comment l’IA et la réalité virtuelle parviennent à parfaire la formation et les performances des chirurgiens du cerveau. Lors d’interventions cérébrales simulées au moyen de la réalité virtuelle, ils analysent les performances des étudiants avec l’IA, tout en leur prodiguant en continu des commentaires sur la manière d’améliorer leur exécution pour éviter les erreurs. Une recherche antérieure a en effet démontré que le tutorat, assisté par l’intelligence artificielle et mis au point au Centre, surpassait l’enseignement professoral. Néanmoins, les instructeurs n’ont pas reçu les données relatives aux performances des stagiaires avec l’IA.

Lors d’une toute dernière étude, les chercheurs ont recruté 87 étudiants en médecine dans quatre facultés québécoises pour les répartir en trois groupes. Le premier groupe a reçu uniquement les commentaires verbaux donnés par l’IA, le second n’a reçu que les commentaires d’instructeurs experts et le troisième a reçu les commentaires des experts en fonction des données de performance fournies en temps réel par l’IA. L’équipe a enregistré les résultats des étudiants, notamment l’amélioration de leurs compétences chirurgicales et la rapidité de leur progression au cours de ces différents types de formation.

On a ainsi constaté que les étudiants qui recevaient des commentaires personnalisés et enrichis par l’IA de la part d’un instructeur surpassaient ceux des deux autres groupes en matière de performances chirurgicales et de transfert de compétences. Ce dernier groupe a également démontré une meilleure gestion des risques de saignement et de lésions tissulaires, deux paramètres essentiels en matière d’expertise chirurgicale. ’étܻ semble indiquer que si les systèmes de tutorat intelligents produisent des évaluations standardisées et factuelles, l’intégration de l’expertise humaine renforce la participation et garantit une contextualisation et une adaptation des commentaires.

« Ces résultats mettent en évidence l’importance de l’intervention d’un professeur dans l’enseignement chirurgical assisté par l’IA », explique Bianca Giglio, auteure principale de l’étude. « Lorsque des instructeurs expérimentés ont fourni des commentaires personnalisés en temps réel à partir des données de performance de l’IA, l’apprentissage des stagiaires a été plus rapide et le transfert des compétences plus efficace. »

Certes, cette étude porte spécifiquement sur la formation en neurochirurgie. Toutefois, ses résultats pourraient s’appliquer à d’autres domaines où les apprenants doivent acquérir des compétences hautement techniques et complexes dans des contextes soumis à une forte pression.

« L’IA ne remplace pas les enseignants, mais elle augmente leur efficacité », fait remarquer l’auteur en chef de l’étude, le Dr Rolando Del Maestro, neurochirurgien et directeur actuel du Centre. « En associant la puissance d’analyse de l’IA aux conseils avisés d’instructeurs chevronnés, on se rapproche de la “salle d’opération intelligente” du futur, en mesure d’évaluer et de former les apprenants, tout en minimisant les erreurs lors des interventions chirurgicales. »

a été publiée par la revue JAMA Surgery le 6 août 2025. Son financement a été assuré par la Fondation canadienne des tumeurs cérébrales, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, et une subvention Accélération de Mitacs et de la Fondation Franco Di Giovanni, les bourses d’études supérieures en recherche du Canada, le Fonds de recherche du Québec – Santé, ainsi qu’une bourse Max Binz de l’Université McGill.

Le Neuro

L’Institut-Hôpital neurologique de Montréal, ou tout simplement le Neuro, est un établissement bilingue, de calibre mondial dédié à la recherche sur le cerveau et aux traitements de pointe. Fondé en 1934 par un éminent neurochirurgien, le Dr Wilder Penfield, il est parvenu au premier rang des centres cliniques et de recherche spécialisés en neurosciences au Canada et se classe parmi les plus importants dans le monde. L’intégration harmonieuse de la recherche, des soins aux patients et de la formation de brillants scientifiques, positionne avantageusement le Neuro au plan international pour intervenir de façon décisive dans la compréhension des troubles neurologiques et leur traitement. Premier établissement universitaire au monde à adopter complètement la science ouverte, il parvient ainsi à accélérer la création du savoir et la découverte de nouvelles options thérapeutiques efficaces pour les affections cérébrales. En tant qu’institut de recherche et d’enseignement, le Neuro relève de l’Université 51Թet il assume la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site 

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