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Quels sont les effets de la perturbation des rythmes circadiens sur le développement du cerveau chez l’adolescent?

Selon des travaux menés sur des souris, la perturbation des horloges internes à l’adolescence pourrait entraîner des changements comportementaux et génétiques chez les personnes atteintes de certains troubles cérébraux ou susceptibles d’en être atteintes.
Image par 51³Ô¹ÏÍø (From left: Nicolas Cermakian, Tara Delorme, and Lalit Srivastava at Tara’s PhD defense).
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 17 June 2025

Une nouvelle étude menée à l’Université 51³Ô¹ÏÍølaisse supposer qu’une perturbation des horloges internes du corps pendant l’adolescence pourrait influer sur le cerveau d’une personne exposée in utero à un facteur de risque lié à certains troubles cérébraux.

Des recherches avaient déjà indiqué qu’une infection chez une femme enceinte, par exemple la grippe, pouvait augmenter le risque pour l’enfant de développer la schizophrénie ou des troubles de l'autisme. Des habitudes de sommeil irrégulières, qui sont souvent le signe d’une perturbation des rythmes circadiens, sont également associées à ces troubles.

Pour étudier l’interaction entre ces facteurs, l’équipe de recherche a exposé des souris à une infection prénatale ou à une perturbation du rythme circadien pendant l’adolescence (par une exposition constante à la lumière), ou encore aux deux facteurs ou à aucun de ces facteurs. Elle a constaté que chaque facteur provoquait des changements isolés, mais que la combinaison des facteurs causait une altération de la mémoire, de l’anxiété, des changements dans le comportement social et une modification de l’activité des gènes dans les régions du cerveau associées aux troubles.

« D’autres recherches seront nécessaires, mais nos résultats indiquent déjà que les personnes exposées à de multiples facteurs de risque devraient être particulièrement attentives à leurs rythmes circadiens », explique Tara Delorme, l’auteure principale, qui a dirigé les travaux en tant que doctorante au Centre de recherche Douglas.

Étonnamment, les effets combinés n’ont pas toujours aggravé l’état.

« Nous supposions que les effets s’additionneraient », admet Nicolas Cermakian, qui a dirigé l'étude et qui est professeur au Département de psychiatrie de l’Université McGill. « Mais dans certains cas, la perturbation du rythme biologique a plutôt atténué les répercussions de l'infection prénatale. On en déduit que ces facteurs pourraient interagir de manière inattendue. »

L’équipe s’est concentrée sur l’adolescence, car il s’agit d’une période sensible pour le développement du cerveau.

« Les adolescents sont vulnérables », précise Nicolas Cermakian. Leur horloge interne a tendance à fonctionner plus tard que celle du reste de la population, mais l’école commence toujours tôt. En outre, l’exposition aux écrans et à la lumière artificielle le soir peut retarder davantage les rythmes biologiques, ce qui entraîne ce que nous appelons le "décalage horaire social" ».

« Ce décalage entre l’horloge interne du corps et les horaires quotidiens est associé à divers problèmes de santé. »

L’équipe de recherche, dont font également partie Lalit Srivastava et Patricia Silveira – tous deux professeurs en psychiatrie à l’Université 51³Ô¹ÏÍøet chercheurs au Centre de recherche Douglas –, étudie maintenant les changements d'expression des gènes observés chez les souris pour voir ce qu’ils pourraient révéler sur le développement du cerveau humain.

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L’article « », par Tara Delorme, Nicolas Cermakian et coll., a été publié dans Brain, Behavior, and Immunity.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, Velux Stiftung, le Fonds de recherche du Québec, le Centre Ludmer en neuroinformatique et santé mentale et l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité de l’Université McGill.

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