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L’éducation publique en tant que droit de la personne : songe d’une nuit d’été?

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À l’approche du solstice d’été – jour le plus long de l’année – dans l’hémisphère Nord, bon nombre d’entre nous pensent aux vacances bien méritées, au repos qui s’en vient et, même s’il n’y a pas de pause en vue, au plaisir de ralentir un peu. Les remises de diplômes sont essentiellement terminées, mais notre travail d’éducation, lui, se poursuit. Et l’importance de la formation continue sous toutes ses formes demeure, même après la fin de l’année universitaire. Aujourd’hui plus que jamais, nous pouvons réfléchir à l’importance de l’éducation au sein d’une société, et nous devons le faire.

L’enseignement supérieur – et, à vrai dire, l’éducation à tous les niveaux – contribue à l’égalité des chances, indépendamment des origines ou du statut socio-économique. Le mois de juin rappelle à notre mémoire les luttes d’hier et d’aujourd’hui des personnes marginalisées ou opprimées. Pensons à la richesse de la culture et du patrimoine des peuples autochtones au Canada; à l’anniversaire des émeutes de Stonewall aux États-Unis pour les droits des personnes homosexuelles et à la décriminalisation de l’homosexualité au Canada en 1969, qui contenaient les germes du Mois de la fierté et de la reconnaissance de l’apport des personnes 2SLGBTQIA+ à la société; ou aux célébrations de juin qui commémorent l’émancipation des personnes afro-américaines et des Séminoles noirs aux États-Unis. Instrument à la fois d’oppression et de libération, l’éducation fait partie intégrante de cette histoire.

Aujourd’hui, l’accès équitable à l’éducation est à nouveau mis à mal dans la sphère publique. Que ce soit pour des raisons financières ou politiques, les universités sont assiégées dans toute l’Amérique du Nord. Les pressions venues de l’extérieur laissent de moins en moins de place à la liberté académique, à l’exploration pacifique d’un large éventail d’idées et de perspectives, à l’innovation et à la créativité ainsi qu’aux personnes apprenantes et aux chercheuses-enseignantes et chercheurs-enseignants de tous horizons désireux de façonner ensemble notre avenir commun. De plus en plus, la notion d’éducation comme bien public semble reléguée au rang de vœu pieux. Ou, peut-être, de rêve d’une nuit d’été?

Cela dit, ce n’est ni la première ni la dernière fois que l’éducation se retrouve au cœur de bouleversements sociaux. Je continue de croire que l’éducation comme bien public, notion dont font partie les universités, finira par l’emporter, forte du savoir collectif et de l’empathie qui unissent personnes enseignantes et étudiantes dans une mission commune : ouvrir les cœurs et les esprits. Comme l’a si bien dit récemment Joseph Chalhoub en recevant un doctorat honorifique de l’Université McGill, « le Canada est un pays qui prend soin de ses citoyens et citoyennes, et à mes yeux, c’est une question de droits de la personne... Les droits de scolarité au niveau universitaire sont abordables au Canada par rapport à d’autres pays. Je crois fermement que l’enseignement supérieur enrichit un pays et ses citoyens et citoyennes ». (Collation des grades de l’École d’éducation permanente de l’Université McGill, le 3 juin 2025). Que ces sages paroles soient entendues!

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