Pendant des années, j’ai pensé être une utilisatrice précoce des innovations et des nouvelles technologies. Bien que j’aie rédigé mes travaux de premier cycle sur une machine à écrire, j’ai utilisé l’un des premiers ordinateurs de bureau pour rédiger mon mémoire de maîtrise. Quand les premiers portables sont apparus, j’ai été l’une des premières personnes à en avoir un dans mon bureau. Pourtant, au fil des ans, j’ai fini par sauter une ou deux générations d’innovations. Je n’avais jamais le temps d’explorer toutes les avancées et applications technologiques et de faire le tri entre celles qui étaient utiles, nécessaires, optionnelles ou inutiles. J’ai la nostalgie de l’époque où je m’asseyais pour lire un bon livre ou un article intéressant, déconnectée du reste du monde pendant quelques heures. Peut-être ressentez-vous la même chose!
Nous voici dans une nouvelle ère, celle de l’intelligence artificielle (IA) gĂ©nĂ©rative, qui semble ĂŞtre en train de fondamentalement modifier la relation entre les humains et la technologie. Pour l’instant, les humains semblent demeurer aux commandes, mais pour combien de temps encore? Il y a Ă peine quelques dĂ©cennies, on pouvait vivre sans utiliser le Web et sans ĂŞtre connectĂ©. Aujourd’hui, il est fort probable que les gens qui n’ont pas accès Ă l’Internet ne sont pas en mesure d’obtenir de nombreux services essentiels Ă la vie quotidienne. Et avec l’avènement de l’IA gĂ©nĂ©rative et des grands modèles de langage, nous vivons une nouvelle transformation du travail, des loisirs et de la vie en gĂ©nĂ©ral. Tous les domaines de recherche, allant des sciences humaines aux sciences naturelles, et tous les secteurs de l’économie sont susceptibles d’être influencĂ©s par l’IA. De fait, nous devons tenir compte non seulement des opportunitĂ©s mais aussi des risques liĂ©s aux avancĂ©es technologiques. Il y avait dĂ©jĂ , dans de nombreux secteurs, un besoin substantiel de main-d’œuvre et d’expertise plus spĂ©cialisĂ©es en matière de ł¦˛â˛ú±đ°ů˛őĂ©ł¦łÜ°ůľ±łŮĂ© et de sĂ©curitĂ© infonuagique. Maintenant, on a aussi besoin de compĂ©tences intĂ©grĂ©es en IA, non seulement dans les secteurs technologiques mais aussi dans les Ă©tudes linguistiques, la gestion intermĂ©diaire, les soins de santĂ© et l’administration publique, pour ne nommer que ceux-ci.
Alors, que peut faire quelqu’un comme moi—une généraliste tout au plus—pour suivre le rythme?! On peut commencer par découvrir certains outils d’IA générative gratuits. Par ailleurs, l’École d’éducation permanente de l’Université McGill, à l’instar d’autres établissements d’enseignement, offre maintenant de plus nombreux moyens d’acquérir de l’expérience liée aux nouvelles technologies et à l’IA générative. Par exemple, le nouveau programme de maîtrise ès sciences appliquées en communication numérique multilingue, offert entièrement en ligne, a été conçu pour tenir compte de l’intégration des technologies linguistiques dans les secteurs liés, entre autres, aux études en traduction. La plupart des organisations, y compris l’Université McGill, ont établi, ou sont en train d’établir, des principes et des lignes directrices portant sur l’utilisation de l’IA générative. À l’avenir, on verra probablement émerger une foule de nouveaux rôles de leadership professionnel axés sur les applications de l’IA. On peut donc s’attendre à voir une augmentation des opportunités d’emploi destinées aux personnes possédant des habiletés liées aux technologies de l’IA. À bien des égards, cependant, ce mouvement ressemble à celui de la course mondiale aux armements. La technologie évolue souvent plus vite que les lois et les processus visant à protéger l’humanité. Mais ce croisement entre société et technologie représente aussi une excellente occasion d’être créatif et de créer des communautés de gens qui travaillent à améliorer la société civile.